Un mois après la prise de fonctions du gouvernement de M. Sonko, une série de mesures visant à protéger les ressources halieutiques et à soutenir l’agriculture a été mise en place. Alors que le Sénégal se dispute avec l’Union européenne sur les accords de pêche, le pays fait face à des défis économiques croissants, marqués par une baisse de sa note financière et un endettement alarmant. Dans ce contexte, la candidature d’Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement pourrait représenter une opportunité pour renforcer l’intégration économique du continent.
Fin de l’accord avec l’Union européenne
Un mois après la prise de fonctions du gouvernement de M. Sonko, une liste de 132 navires industriels battant pavillon sénégalais et 19 navires étrangers a été publiée pour lutter contre la surexploitation des ressources halieutiques. Cette initiative répond aux plaintes des pêcheurs sénégalais concernant les licences accordées aux armateurs industriels, notamment européens et chinois. La décision s’inscrit également dans la promesse de réévaluation des accords de pêche faite par Bassirou Diomaye Faye.
Conflit sur le non-renouvellement des accords de pêche
Six mois plus tard, une tension est apparue entre l’Union européenne (UE) et le gouvernement sénégalais concernant le non-renouvellement des accords de pêche. L’UE a annoncé qu’elle ne renouvellerait pas le protocole signé en 2019, invoquant des « défaillances » dans la lutte contre la pêche illicite. Ce protocole, qui a expiré le 17 novembre 2024, avait permis aux navires européens de pêcher dans les eaux sénégalaises.
Répercussions sur les pêcheurs locaux
Cette décision a suscité des réactions parmi les pêcheurs sénégalais, qui se plaignent de la concurrence déloyale des navires industriels étrangers. Environ 50 000 pêcheurs traditionnels travaillent sur des pirogues et voient leurs ressources diminuer face à cette concurrence. Les nouveaux dirigeants du pays ont promis une meilleure répartition des revenus issus des ressources naturelles pour bénéficier davantage aux Sénégalais.
Initiatives gouvernementales en agriculture
En parallèle, le gouvernement a lancé plusieurs initiatives pour soutenir l’agriculture, notamment un budget record de 120 milliards de francs CFA pour la campagne agricole hivernale. Des mesures ont été mises en place pour garantir la distribution transparente des intrants agricoles, permettant ainsi aux paysans d’accéder à des prix abordables pour les semences et engrais.
Mise en service du Bus Rapid Transit (BRT)
Le 15 mai, le gouvernement a également mis en service le Bus Rapid Transit (BRT) à Dakar, un projet visant à transformer la mobilité urbaine. Ce système, entièrement électrique, est conçu pour réduire la pollution et améliorer le transport public dans l’agglomération. C’est le fruit d’un partenariat public-privé dans lequel 419 milliards de francs CFA a été investi, selon Khadim Niang, l’ingénieur polytechnicien chargé du projet de Bus Rapid transit de Dakar. Le BRT dessert 23 stations pour transporter quelque 300.000 passagers par jour, a dit M. Niang. Ses dessertes s’effectuent entre la préfecture de Guédiawaye et le centre-ville de Dakar, soit 18,3 kilomètres, de 5 heures à 21 heures. Il traverse 14 communes d’arrondissement.
Candidature à la présidence de la BAD
Le 28 novembre, le Sénégal a lancé la candidature d’Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), soulignant son engagement pour une Afrique prospère et intégrée. Cette élection aura lieu en mai 2025.
Situation financière du Sénégal
Enfin, l’agence Moody’s a récemment abaissé la note financière du Sénégal en raison d’une augmentation du déficit budgétaire et du niveau d’endettement. La dette publique est estimée à plus de 17 700 milliards de francs CFA, plaçant le pays parmi les plus endettés au monde. Un audit des finances publiques est en cours pour évaluer cette situation critique.
Mame Malick Ciss