En 2024, l’Afrique a produit un peu plus de 6 millions de barils de pétrole par jour, représentant ainsi seulement 6 % de la production mondiale. Cette production est concentrée dans sept pays, qui assurent plus de 90 % de l’approvisionnement du continent. Cependant, malgré des réserves considérables, l’Afrique demeure un acteur mineur sur le marché mondial. En effet, la production stagne, voire décroît, en raison de l’épuisement des réserves, de l’insuffisance des investissements, des quotas imposés par L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et des instabilités politiques, notamment en Libye et au Nigeria.
Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la production mondiale a atteint 103,5 millions de barils par jour en 2024, avec une contribution de seulement 6 % de la part de l’Afrique. Les producteurs de moindre envergure, comme le Soudan et le Soudan du Sud, ont vu leur production chuter à cause des conflits. Selon les données de l’OPEP, la production de ces deux pays a baissé respectivement de -46,29 % à 29 millions de barils par jour contre 54 millions de barils par jour en 2023, et de -51,37 %, tombant de 146 millions de barils par jour en 2023 à 71 millions de barils par jour en 2024. L’Égypte a également enregistré une diminution de 15 % de sa production en 2024 par rapport à 2023 pour s’établir à 570 millions de barils par jour.
La production de pétrole sur le continent est dominée par quatre grands pays : le Nigeria, l’Angola, la Libye et l’Algérie, qui représentent plus de 76 % de la production totale.
Le Nigeria reste le plus grand producteur africain, avec 1,409 million de barils par jour en 2024 contre 1,307mb/j en 2023, bien que sa production ait diminué par rapport à son pic de 2005. Le siphonage du liquide précieux et la faiblesse des investissements ont entraîné la baisse de la production et occasionné le départ de certains géants pétroliers.
L’Angola suit de près, avec une production de 1,180 million de barils par jour. Bien que ses réserves soient nettement inférieures à celles du Nigeria, de la Libye et de l’Algérie, le pays peine à maintenir sa production malgré sa sortie de l’OPEP pour échapper aux quotas imposés par l’organisation.
La Libye, malgré une crise politique persistante, parvient à maintenir une production supérieure à 1,105 million de barils par jour en 2024. Avec les plus grandes réserves pétrolières du continent, estimées à plus de 50 milliards de barils, la Libye possède un potentiel de production considérable.
L’Algérie, quant à elle, n’arrive plus à atteindre le million de barils par jour en raison de l’épuisement de ses champs pétroliers et du manque d’investissements dans l’exploration et le développement de nouveaux gisements. Malgré cela, ses réserves sont importantes, estimées à 12,2 milliards de barils.
En dessous de ces quatre grands producteurs, on retrouve des pays producteurs plus modestes, tels que l’Égypte, le Congo et le Gabon, avec des productions variant entre 200 000 et 600 000 barils par jour. Ensemble, ces trois pays totalisent une production de 1,042 million de barils par jour.
Production de pétrole des 7 premiers producteurs africain en 2024 (en mb/j)
Pays | Production en 2024 (mb/j) | Production en 2023 (mb/j) |
Nigeria | 1,409 | 1,307 |
Angola | 1,180 | 1,164 |
Libye | 1,105 | 1,100 |
Algérie | 0,907 | 0,977 |
Egypte | 0,570 | 0,670 |
Congo | 0,260 | 0,260 |
Gabon | 0,212 | 0,203 |
Source: OPEP, AIE…
Les autres pays tels que, le Sénégal, le Ghana, le Tchad, le Niger, le Soudan du Sud, le Soudan, la Côte d’Ivoire, la Tunisie, l’Afrique du Sud, etc., sont des producteurs secondaires, avec des volumes de production allant de 20 000 à moins de 200 000 barils par jour.
Selon Global Firepower, quatre pays africains cumulent des réserves pétrolières significatives estimées à 107 milliards de barils de pétrole. La Libye détient les plus grandes réserves du continent, avec 50 milliards de barils, suivie par le Nigeria (37 milliards de barils), l’Algérie (12,2 milliards de barils) et l’Angola (7,78 milliards de barils). Ces données soulignent le potentiel de ces pays à augmenter considérablement leur production d’or noir, si les conditions sont réunies pour stimuler l’investissement et surmonter les défis politiques et économiques.
FATOUMATA BA