La transformation numérique est devenue une priorité pour le gouvernement congolais, qui s’engage à moderniser son infrastructure télécoms nationale. Dans cette optique, un nouveau centre de données national est en cours de construction et devrait être inauguré en novembre 2024. Les travaux, lancés au début de l’année 2024, sont déjà réalisés à 80%, selon Léon Juste Ibombo, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, qui a récemment visité le chantier en compagnie de Solomane Koné, directeur général adjoint pour la région Afrique centrale de la Banque africaine de développement (BAD).
Ce projet, financé à hauteur de 13 millions de dollars par la BAD, vise à renforcer l’infrastructure télécoms du pays, essentielle pour soutenir la transformation numérique et le développement socioéconomique. Bien que les spécificités du datacenter n’aient pas encore été divulguées, il est prévu qu’il soit installé dans un bâtiment de trois niveaux extensibles, incluant un sous-sol. L’infrastructure comprendra des salles dédiées aux serveurs, au contrôle et à la supervision, ainsi que des espaces de réunion et de conférence. Des zones seront également réservées aux équipements d’alimentation énergétique et de climatisation, garantissant ainsi le bon fonctionnement du centre.
Actuellement, le Congo fait face à des défis en matière d’infrastructure télécoms, comme en témoigne son score de 0,2776 sur 1 à l’indice de l’infrastructure télécoms, selon le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES). Ce score place le pays à la 166e position mondiale sur 193, en dessous des moyennes en Afrique centrale, en Afrique et dans le monde. La mise en service de ce datacenter pourrait donc jouer un rôle crucial dans l’amélioration de cette situation.
Un autre aspect important de ce projet est la souveraineté numérique du Congo. Actuellement, de nombreuses données produites dans le pays sont stockées à l’étranger, ce qui pose des problèmes de sécurité et de contrôle. Michel Ngakala, coordonnateur du Projet de la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (CAB), a souligné l’importance de ce datacenter pour héberger toutes les données publiques, ainsi que celles des opérateurs de télécommunications, des banques, des compagnies d’assurance et d’autres entreprises privées. Cela permettra également de garantir que les sauvegardes des sites de stockage primaires soient effectuées localement.