Avec 51,7 % des voix, Lee Jae-myung devient le 14e président de la Corée du Sud. Cette victoire intervient après une campagne de trois semaines marquées par une forte mobilisation électorale, dans un contexte de crise politique profonde. Le leader de centre-gauche succède au président destitué Yoon Suk-yeol, dont la tentative d’imposer la loi martiale a plongé le pays dans le chaos.
Qui est Lee Jae-myung ?
Né en 1963 dans une famille modeste de sept enfants, Lee Jae-myung a connu une enfance difficile, marquée notamment par un grave accident du travail à l’âge de 13 ans. Après des études de droit à l’université Chung Ang de Séoul, il devient avocat spécialisé en droit du travail, défendant les classes populaires. Déçu par son impact limité à la barre, il entre en politique en 2005 au sein du parti de centre-gauche Uri.
Élu maire de Seongnam en 2010, il met en place des politiques sociales innovantes, notamment un début de revenu universel pour les jeunes. En 2018, il devient gouverneur de la région du Gyeonggi, autour de Séoul, et se distingue par sa gestion efficace de la crise de la covid-19. Candidat malheureux à la présidence en 2022, battu de justesse par Yoon Suk-yeol, il revient en 2025 pour s’imposer avec un programme social ambitieux.
Situation de la guerre commerciale entre les États-Unis
Lee Jae-myung hérite d’une situation économique complexe. La Corée du Sud, quatrième économie d’Asie, est très dépendante de ses exportations, notamment vers les États-Unis et la Chine. Sous l’administration Trump, Washington a imposé des droits de douane élevés sur des produits coréens comme l’automobile, l’acier et l’aluminium, ce qui pèse sur l’économie sud-coréenne. La période d’instabilité politique a empêché Séoul de négocier efficacement avec Washington. Le nouveau président devra donc trouver un équilibre délicat entre son allié américain et la Chine, principal partenaire commercial du pays, sans compromettre ses relations avec l’un ou l’autre.
Le nouveau président sud-coréen entre en fonction dans un contexte politique et économique tendu, avec de nombreux défis à relever. Ses cinq prochaines années s’annoncent tumultueuses, mais son élection est perçue comme un espoir de stabilité et de progrès social pour la Corée.
Mame Malick Ciss