Le 18 septembre 2025, le ministre des Finances et du Budget du Sénégal, Cheikh Diba, a lancé potentiellement un emprunt obligatoire par appel public à l’épargne (APE) de 300 milliards de francs CFA. Cette opération s’inscrit dans la vision stratégique « Sénégal 2050 » et vise à diversifier les sources de financement du pays pour soutenir des projets dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé, les énergies renouvelables et l’agriculture. Cette initiative ambitieuse illustre la volonté du gouvernement de mobiliser l’épargne nationale et diasporique, tout en renforçant la crédibilité du pays auprès des investisseurs nationaux et internationaux.
Le ministre Diba a mis en avant la dimension symbolique et patriotique de cet emprunt, qui offre à la diaspora une opportunité sécurisée et rentable de contribuer au développement du Sénégal. Il a également annoncé trois réformes majeures pour accompagner cette dynamique : la réforme du Code des investissements, la modernisation du Code général des impôts et celle du Code des douanes, afin d’améliorer l’attractivité économique et la compétitivité du pays.
Cependant, malgré ces perspectives positives, cette opération comporte plusieurs risques qu’il est essentiel de prendre en considération. Premièrement, l’emprunt obligatoire augmente la dette publique du Sénégal, ce qui pourrait peser sur la soutenabilité financière à moyen et long terme si les ressources levées ne sont pas utilisées de manière optimale. Une mauvaise gestion ou un retard dans la réalisation des projets financés pourrait nuire à la capacité future du paiement à rembourser sa dette.
Deuxièmement, la mobilisation massive de l’épargne nationale et diasporique pourrait détourner des ressources financières des secteurs privés, freiner l’investissement privé ou réduire la liquidité disponible pour d’autres besoins économiques. En outre, le contexte économique mondial, marqué par une instabilité financière ou des variations des taux d’intérêt, pourrait rendre le coût de la dette plus élevé que prévu, affectant le budget national.
Enfin, la réussite de cette opération dépend aussi de la confiance durable des investisseurs. Toute perception d’instabilité politique, réglementaire ou économique pourrait freiner la collecte des fonds ou conduire à un renchérissement du coût du crédit.
En somme, cet emprunt obligatoire symbolise une démarche ambitieuse et nécessaire pour accompagner le développement sénégalais. Néanmoins, il nécessite une gestion rigoureuse, une transparence accrue et un environnement économique stable pour transformer cette opportunité en un levier durable de croissance et de progrès social. Le Sénégal est ainsi appelé à conjuguer innovation financière et prudence pour tracer la voie d’un avenir prospère et inclusif.
Mame Malick Ciss














































