Le secteur de la microfinance au Sénégal affiche une forte dynamique. À fin 2024, les Systèmes financiers décentralisés (SFD) de grande taille ont atteint un total de bilan de 1 097,2 milliards FCFA, soit une croissance de 11,8 % sur un an. Le pays capte ainsi environ 27,3 % du marché de la microfinance dans la zone Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) / Union monétaire ouest‑africaine (UMOA), devant la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Le nombre de comptes ouverts par les SFD sénégalais a augmenté de 17,4 %, pour atteindre 1,89 million d’unités. La qualité du portefeuille se maintient aussi à un bon niveau, avec un taux brut de dégradation à 5,8 % (contre 6,6 % en moyenne régionale) et un ratio de capitalisation de 16,5 %.
Dans le classement des institutions par actifs, on observe un changement notable : la BAOBAB SA Sénégal vient détrôner l’historique Union du Crédit Mutuel du Sénégal (UCMS). BAOBAB affiche un total d’actifs de 193,5 milliards FCFA, contre 148,7 milliards pour l’UCMS. Les sociétés anonymes de microfinance (comme BAOBAB ou COFINA Sénégal) montent clairement en puissance, concurrence directe aux réseaux mutualistes traditionnels.
En somme, le secteur sénégalais de la microfinance est en plein essor, à la fois en volume et en performance. Ce positionnement renforce son leadership régional, mais soulève également l’enjeu de veiller à la large diffusion des bénéfices de cette croissance.
Mame Malick Ciss




















































