L’Agence nationale des statistiques et de la démographie (ANSD) a publié, le 25 novembre 2025, une mise à jour importante concernant les chiffres de l’économie sénégalaise. Elle a changé l’année qui sert de référence pour calculer le produit intérieur brut (PIB), et utilise désormais l’année 2021. Ce changement, appelé rebasage, permet d’avoir une image plus fidèle et plus moderne de l’économie du pays.
Grâce à cette nouvelle méthode de calcul, le PIB du Sénégal pour l’année 2021 augmente de façon notable. Il est revalorisé de 13,5 %, ce qui équivaut à une hausse de plus de 2 000 milliards de FCFA. Ainsi, le PIB passe de 15 261 milliards de FCFA, selon l’ancienne base de 2014, à 17 316 milliards de FCFA avec la nouvelle base. Cette augmentation ne signifie pas que l’économie a soudainement changé, mais plutôt que les anciens chiffres ne prenaient pas en compte certains secteurs qui ont beaucoup évolué ces dernières années.
La nouvelle base de calcul intègre en effet des activités qui se sont fortement développées au Sénégal. Parmi elles, on trouve les services de livraison, qui se sont multipliés, la croissance impressionnante du transport à moto-Jakarta, l’usage très répandu de la monnaie électronique et le développement rapide de l’économie numérique. De nombreuses activités passent désormais par des plateformes en ligne, ce qui change la façon dont la richesse est produite dans le pays.
Le Gouvernement explique que l’année 2021 a été choisie parce qu’elle représente un bon équilibre. Les années précédentes étaient soit trop éloignées dans le temps, soit marquées par des perturbations liées à la crise sanitaire ou à la forte inflation observée en 2022. 2021 apparaît donc comme l’année la plus stable et la plus représentative pour établir une nouvelle base de calcul.
Cette révision modifie aussi la manière dont se répartissent les différents secteurs de l’économie. Le secteur tertiaire, c’est-à-dire les services, prend encore plus d’importance. Il représente désormais 53,4 % du PIB, contre 50,5 % auparavant. Le secteur primaire, qui regroupe l’agriculture, l’élevage et la pêche, reste presque au même niveau, passant de 15,6 % à 15,4 %. Le secteur secondaire, qui concerne l’industrie et la transformation, recule légèrement, de 23,9 % à 22,6 %. Enfin, les taxes nettes représentent 8,7 % du PIB, contre 10 % auparavant. Cette baisse s’explique surtout par l’augmentation du PIB total, et non par une diminution des taxes elles-mêmes.
Pour l’ANSD, cette mise à jour est essentielle. Elle offre une vision plus solide et plus réaliste de l’économie nationale. Elle permettra à l’État de mieux planifier ses politiques publiques, aux investisseurs de disposer de données plus fiables, et aux différents acteurs économiques de mieux comprendre les nouvelles tendances qui transforment le pays.
Mame Malick Ciss












































