La Direction générale des Mines et de la Géologie (DGMG) a récemment lancé un audit sur l’exploitation des carrières au Sénégal. Les résultats sont sans appel : de nombreuses carrières opéraient dans l’illégalité, entraînant ainsi des pertes financières significatives pour l’État. En conséquence, une série de mesures correctives a été prise, bouleversant temporairement le marché du sable.
L’enquête menée par la Direction générale des Mines et de la Géologie (DGMG) a mis en lumière l’ampleur des exploitations clandestines, responsables d’un important manque à gagner pour l’État, en raison du non-paiement des droits d’entrée et des redevances minières. Face à cette situation, les autorités ont décidé de renforcer le contrôle du secteur, en procédant à la fermeture de plusieurs sites illégaux.
Cependant, cette décision a eu des répercussions notables. La fermeture des carrières non autorisées a entraîné un déséquilibre entre l’offre et la demande de sable, un matériau indispensable au secteur du bâtiment. À Dakar, où l’urbanisation progresse rapidement, les réserves locales s’amenuisent, ce qui accentue la pression sur l’approvisionnement.
En conséquence, une hausse brutale des prix de chargement du sable a été observée, notamment dans la zone de Gorom. Le prix d’un camion-remorque de 20 m³,autrefois compris entre 90 000 et 100 000 FCFA, atteint désormais la barre des 100 000 à 200 000 FCFA. Ousseynou Gueye, fournisseur de sable et de béton, précise que le camion de 16 m³, qui se négociait auparavant autour de 60 000 FCFA, est aujourd’hui cédé à 90 000 FCFA. Quant au camion dit « 8 m³ » — qui, en réalité, ne transporte qu’environ 4 m³ — son tarif est passé de 35 000 à 55 000 FCFA. Il convient de noter que ces prix peuvent varier en fonction de la destination.
Dans ce contexte, une entreprise a profité de la raréfaction de l’offre pour instaurer un quasi-monopole, provoquant une vague de protestations parmi les chauffeurs de camions, durement impactés.
Face à cette crise, les autorités ont réagi. À l’issue de concertations, un accord a été trouvé pour stabiliser les prix du sable. Parallèlement, un contrôle administratif a révélé que le titre minier de l’entreprise en situation de monopole était arrivé à expiration, ce qui a conduit à la fermeture de sa carrière.
Afin de pallier les perturbations de l’approvisionnement, la DGMG a délivré des autorisations temporaires à trois nouvelles sociétés d’exploitation dans la région de Dakar. Elle a également autorisé la réouverture de la carrière de Thiénaba.
La direction générale a lancé des campagnes de sensibilisation et mené des audits auprès des nouveaux exploitants, dans le but de les inciter à se conformer à la législation en vigueur. L’objectif est double : garantir un approvisionnement régulier en matériaux de construction et assainir durablement le secteur, dans l’intérêt à la fois de l’économie nationale et de la protection de l’environnement.
FATOUMATA BA