Un an après sa prise de fonction à la tête du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), Justin Correa dresse un bilan positif, marqué par une croissance notable et des réformes structurelles. Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, il a annoncé une hausse de 17% du chiffre d’affaires, passant de 1,4 milliard à 1,6 milliard de FCFA entre 2024 et 2025. Cette performance financière s’inscrit dans un contexte économique national où la diversification des sources de revenus et la modernisation des institutions publiques sont des priorités.
Le Cices, qui affichait un déficit en 2023, a réussi à inverser la tendance pour dégager un bénéfice de 60 millions de FCFA en 2025. Cette amélioration est le résultat d’une gestion rigoureuse et d’une stratégie axée sur l’optimisation des ressources humaines et la valorisation des services. La revalorisation des salaires, avec un plancher fixé à 100.000 FCFA pour les agents de terrain, s’accompagne d’un renforcement des cotisations sociales, contribuant à une meilleure motivation et productivité des employés. Cette politique sociale, rare dans les institutions publiques sénégalaises, crée un cercle vertueux d’amélioration des performances.
Techniquement, le Cices se positionne désormais en concurrent direct avec d’autres centres de commerce extérieur de la région, tels que le Centre de Promotion des Exportations du Ghana (CEPEX) ou l’Agence Nationale de Promotion des Exportations du Nigeria (NEPC). Là où ces institutions ont investi massivement dans la digitalisation et la création d’infrastructures modernes, le Cices envisage la construction de « La Cité des Affaires », un site innovant destiné à renforcer son attractivité et à faciliter les échanges commerciaux. Cette initiative s’inscrit dans une logique de modernisation qui répond aux standards internationaux et aux attentes des opérateurs économiques.
Dans une optique d’inclusion économique et de développement régional, le Cices lance la première édition de « Saly Expo », une foire commerciale qui se veut un catalyseur de la territorialisation des activités économiques. Cette démarche vise à décentraliser les opportunités commerciales et à intégrer les pôles régionaux dans la dynamique nationale, en cohérence avec la politique publique de développement inclusif. En multipliant ces événements régionaux, le Cices entend stimuler l’économie locale, favoriser les partenariats public-privé et renforcer la compétitivité des entreprises sénégalaises à l’international.
Cette transformation est essentielle pour répondre aux défis de la mondialisation et pour positionner le Sénégal comme un hub régional du commerce extérieur. Le succès de cette politique dépendra toutefois de la capacité du Cices à poursuivre ses investissements, à renforcer ses partenariats et à s’adapter aux évolutions rapides des marchés internationaux.
Mame Malick Ciss