Le Sénégal et l’Arabie saoudite viennent de poser de nouvelles bases pour la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer, un projet d’envergure estimé à 458 milliards de francs CFA, piloté par ACWA POWER. Ce partenariat montre à quel point une bonne négociation peut faire toute la différence. Elle permet d’alléger les charges, en sécurisant les intérêts publics et en jetant des ponts solides entre les deux pays.
Concrètement, le nouvel accord réduit significativement l’effort financier de l’État sénégalais. Là où le précédent contrat prévoyait un loyer annuel de 20 milliards FCFA dès 2027, puis 40 milliards à partir de 2030, les coûts passent désormais à 17,5 milliards pour la période 2027-2029 et 35 milliards par an dès 2030. Par ailleurs, les frais d’exploitation baissent de près de 3 milliards FCFA chaque année. C’est des économies concrètes qui témoignent du gain réel qu’apporte une renégociation bien menée.
Le prix de l’eau, point crucial pour la population, profite aussi de cette dynamique : il baisse de 427 à 398 FCFA par mètre cube. De plus, cette fois, il n’y aura pas d’exonération des droits de douane, ce qui garantit une meilleure entrée en ressources pour l’État. Le tout s’appuie sur une logique claire et équilibrée : les économies sont partagées, avec deux tiers qui profitent au projet et un tiers qui revient à ACWA POWER. C’est un exemple parlant de coopération économique où chacun y trouve son compte, loin des modèles spéculatifs ou déséquilibrés.
Au-delà de l’eau, l’usine sera aussi une centrale électrique qui, grâce à l’énergie solaire, produira jusqu’à 300 MW, soit une augmentation notable. Cela permettra à l’usine de fonctionner à énergie « propre » et de vendre le surplus à la SENELEC à un tarif avantageux. Cette double production d’eau et d’électricité illustre une approche intégrée, pensée pour durer et apporter de vrais bénéfices économiques.
Et ce n’est pas tout : la SONES et la SENELEC deviennent actionnaires dans les sociétés qui géreront ces infrastructures. C’est une garantie précieuse qui renforce la maîtrise sénégalaise sur le projet. En parallèle, ACWA POWER s’engage à développer la formation locale, avec des partenariats, voire un institut dédié : un vrai plus pour les compétences et l’emploi au Sénégal.
Ce projet prouve que la négociation, au-delà des aspects techniques ou financiers, est avant tout un levier stratégique. Trouver un terrain d’entente équilibré permet d’optimiser les ressources publiques, de bâtir des partenariats solides, et surtout de concrétiser des projets à la fois économiques et durables.
Le Sénégal fait ainsi un pas important vers une meilleure gestion de ses infrastructures vitales, en assurant que cet investissement ne soit pas seulement un contrat sur papier, mais un moteur réel de développement. Une belle démonstration que, quand on négocie bien, tout le monde gagne.
Mame Malick Ciss