Le projet de monnaie unique de la CEDEAO, l’Éco, est désormais fixé pour 2027, marquant une étape déterminante dans l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest. Longtemps rapportée, cette introduction avait été retardée en raison du non-respect des critères économiques par plusieurs pays membres.
Lors d’une audience à Banjul avec le président gambien Adama Barrow, le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, a confirmé cette date tant attendue, précisant que le lancement se fera de manière progressive, avec les États prêts à adopter la nouvelle monnaie, tandis que les autres seront accompagnés pour rejoindre le système dans un second temps.
Les bénéfices attendus de ce projet sont considérables. En créant une monnaie unique, la CEDEAO souhaite faciliter les échanges commerciaux entre ses États membres en supprimant les barrières des taux de change et en essentiellement les coûts de transaction. Pour les entreprises et les consommateurs, cela pourrait se traduire par une plus grande fluidité des échanges et des prix plus stables, notamment pour les biens de première nécessité.
Au-delà des aspects économiques, l’Eco représente une avancée politique majeure vers une plus grande cohésion régionale. Cette monnaie commune renforcera la souveraineté monétaire des pays ouest-africains et leur capacité à attirer des investissements, sur un marché unifié considérable qui inclut notamment le Nigeria, la première économie de la région. La participation de ce géant économique est d’ailleurs l’un des éléments clés pour assurer la viabilité du projet.
Toutefois, les défis restent nombreux. La réussite de l’Eco dépend notamment de la capacité des pays à harmoniser leurs politiques économiques et à respecter les critères de convergence. Par ailleurs, la mise en place d’institutions solides, comme une banque centrale régionale, sera indispensable pour garantir la stabilité et la pérennité de cette monnaie.
Malgré ces obstacles, les dirigeants de la CEDEAO affichent une volonté claire d’aller de l’avant. Pour eux, l’Eco est plus qu’une simple monnaie : c’est un pilier pour dynamiser l’économie régionale, renforcer l’intégration politique et offrir à l’Afrique de l’Ouest une voix plus forte sur la scène économique mondiale.
Alors que cette échéance de 2027 se profile, tous les regards sont tournés vers les progrès concrets qui seront accomplis pour transformer ce projet ambitieux en réalité tangible pour des millions d’Africains.
Mame Malick Ciss