Dans le but de promouvoir la formation et l’insertion des jeunes sénégalais dans le secteur extractif, l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg), le Comité national de suivi du contenu local (Cnscl) et le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3Fpt) ont décidé d’unir leurs efforts. Ainsi, une convention tripartite a été signée à Dakar le 2 avril. Cet accord, conclu au siège du 3Fpt, vise à ajuster l’offre de formation aux exigences du marché, tout en fournissant un soutien financier et technique aux entreprises locales ainsi qu’aux talents en devenir. « Ce partenariat a pour objectif de former et d’assurer l’insertion de 1 000 jeunes durant la période 2025-2026 dans ces métiers prometteurs, et 15 000 autres d’ici 2029. Cette politique de formation, d’emploi et d’auto-emploi sera essentiellement axée sur le contenu local, avec une approche ciblée en fonction des besoins spécifiques des communautés proches des exploitations minières, gazières et pétrolières », a indiqué Babo Amadou Bâ, directeur général du 3Fpt.
Il a précisé que cette initiative des trois structures ne constitue pas simplement une formalité administrative, mais un acte ambitieux et transformateur dans un secteur aussi stratégique que le pétrole, le gaz et les mines. Il a également rappelé que la loi sur le contenu local insiste sur la nécessité de renforcer la main-d’œuvre locale et les entreprises nationales afin d’optimiser leur participation aux activités extractives. Cette convention représente, selon lui, un tournant décisif dans l’engagement des trois structures pour la formation de talents qualifiés qui accompagneront le développement de ces secteurs. « Notre ambition commune est de permettre à la main-d’œuvre locale d’intégrer pleinement et efficacement la chaîne de valeur pétrolière et gazière », a affirmé Babo Amadou Bâ.
Il a également pris l’engagement d’aligner les financements du 3Fpt sur les besoins de formation du marché du travail. Dans le même esprit, Dr Mbaye Fall, directeur général de l’Inpg, a souligné l’importance stratégique de cette nouvelle entente. « Ce partenariat nous engage collectivement à former, d’ici à 2029, des milliers de jeunes dans les secteurs porteurs du pétrole, du gaz et des mines », a-t-il déclaré. Il a également mentionné l’évolution de l’Inpg, désormais un établissement public à caractère industriel et commercial, afin de mieux répondre aux besoins de formation continue et spécialisée dans certains secteurs d’activité. Il a rappelé qu’ avec l’exploitation des champs pétroliers de Sangomar et gaziers de Gta, ainsi que la restructuration de grandes entreprises nationales telles que la Société africaine de raffinage (Sar) et Petrosen, la demande en main-d’œuvre qualifiée devient de plus en plus pressante. « Il est donc impératif de former des techniciens et des opérateurs capables d’accompagner cette dynamique », a insisté Mbaye Fall.
Selon Mor Bakhoum, secrétaire technique du Cnscl, « cette convention représente un tournant décisif dans notre engagement collectif pour renforcer les compétences locales et développer une main-d’œuvre qualifiée dans des secteurs stratégiques comme les hydrocarbures et les mines ». Il a rappelé que la loi 2019-04 sur le contenu local dans le secteur des hydrocarbures et la loi 2022-17 sur le secteur minier visent à maximiser les opportunités pour les entreprises et les travailleurs sénégalais. À travers cet accord, les partenaires ont établi les fondations d’un accompagnement technique et financier des formations, afin d’améliorer la compétitivité des entreprises locales. Mor Bakhoum a insisté également sur l’importance de la territorialisation de la formation et de l’intégration des populations vivant près des zones d’exploitation. « Nous avons la responsabilité d’offrir aux populations locales des opportunités de formation et d’emploi qui répondent à leurs besoins », a-t-il conclu.
FATOUMATA BA