Face aux défis croissants de la transition énergétique, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) tire la sonnette d’alarme. Dans son rapport Perspectives mondiales du pétrole 2025, elle appelle à des investissements massifs et soutenus dans le secteur pétrolier pour garantir la sécurité énergétique à long terme.
D’ici 2050, l’OPEP estime que près de 14 900 milliards de dollars devront être injectés dans les activités en amont du secteur (exploration et production), soit environ 574 milliards de dollars par an. Ce montant représente la majeure partie des 18 200 milliards de dollars d’investissements jugés nécessaires sur l’ensemble de la chaîne de valeur pétrolière. À ces besoins s’ajoutent 2 000 milliards pour le segment intermédiaire (transport, stockage) et 1 300 milliards pour l’aval (raffinage, distribution).
L’organisation rejette catégoriquement l’idée d’un pic proche de la demande pétrolière, qu’elle qualifie de « mythe ». Elle prévoit au contraire une croissance continue de la consommation, passant de 103,7 millions de barils par jour en 2024 à 116,5 millions en 2045, pour culminer autour de 123 millions de barils par jour à l’horizon 2050, soit une hausse de plus de 18 % en 26 ans.
Pour Haitham Al Ghais, secrétaire général de l’OPEP, vouloir éliminer les combustibles fossiles dans l’urgence est non seulement irréaliste, mais aussi dangereux. « Ces approches négligent les réalités de la sécurité énergétique, de la viabilité économique et les besoins fondamentaux de milliards de personnes, en particulier dans les pays en développement », a-t-il affirmé.
L’OPEP insiste : seule une politique d’investissement stable et à long terme permettra d’assurer un approvisionnement énergétique fiable, accessible et équitable dans les décennies à venir.
FATOUMATA BA