Le Nigeria perd 500 millions de dollars par an du fait de la cybercriminalité, selon le Sénat. Des pertes qui affectent l’économie numérique du pays.
Suite à des critiques, le gouvernement nigérian a suspendu la « cybersecurity levy »,une taxe censée être prélevée sur les transferts d’argent locaux afin de financer la lutte contre la cybersécurité. L’information a été rapportée par les médias locaux le mardi 14 mai 2024 citant Alhaji Mohammed Idris (photo), ministre de l’Information.
« La position du gouvernement est que cette politique a été suspendue, qu’elle a été mise en veilleuse ; c’est la position du gouvernement pour l’instant. Elle fait l’objet d’une certaine forme de révision », a-t-il déclaré, selon des propos relayés par Nairametrics.
Ce nouveau prélèvement fixé à 0,5 % de la valeur de chaque transaction électronique a été annoncé le 6 mai dernier par la Banque centrale du Nigeria et imposé à toutes les banques et institutions financières. Il a été instauré en réponse aux inquiétudes croissantes concernant les cybermenaces.
« Cet acte a suscité des appréhensions car les organisations de la société civile et les citoyens se sont tournés vers les médias conventionnels et sociaux pour interpeller le gouvernement fédéral, lui lancer des ultimatums pour qu’il annule le ‘’prélèvement imposé aux Nigérians’’, entre autres choses », a déclaré Kingsley Chinda, membre de la Chambre des représentants.
Ces événements interviennent dans un contexte où les nouvelles réformes mises en place par l’administration Tinubu ont affecté les conditions de vie des populations alors que les prix des denrées alimentaires, du logement, de l’eau et de l’électricité, du gaz et autres combustibles ne font qu’augmenter, entraînant ainsi des tensions sociales.
Le Nigeria fait face à des défis importants en matière de cybersécurité. Selon le World Cybercrime Index, le tout premier classement international de la cybercriminalité, établi par des étudiants en partenariat avec l’Université d’Oxford, en Angleterre, la première économie ouest-africaine en termes de PIB est classée 5e au plan mondial. Selon le Sénat, le pays perd 500 millions de dollars par an en raison de la cybercriminalité.
Source : Agence Ecofin