Le 7 juin dernier, les employés de Samsung Electronics ont organisé la toute première grève de leur histoire. Ils réclament, entre autres, une augmentation des salaires et une journée de congé supplémentaire.
C’est un moment historique pour Samsung, le plus important chaebol de Corée du Sud, fondé en 1969. Ces conglomérats d’entreprises, propres au pays, jouent un rôle crucial dans l’économie nationale. Les répercussions de ce mouvement ne sont donc pas à négliger. D’autant plus que les employés du géant technologique n’en démordent pas : ils sont déterminés à poursuivre le mouvement si leurs demandes ne sont pas exaucées.
Ils dénoncent notamment l’échec des négociations entamées avec la direction au mois de janvier pour une revalorisation des salaires. De son côté, l’entreprise justifie ses agissements par une situation de crise, notamment en raison d’un déficit commercial de 10 milliards d’euros en 2023 dans les semi-conducteurs. Samsung a pris du retard dans ce secteur très prisé, au profit de ses concurrents SK Hynix et Micron.
En avril, la firme a décidé d’instaurer une semaine de six jours pour ses cadres, les forçant à se rendre au bureau le samedi ou le dimanche. Plus récemment, elle a subitement licencié Kyung Kye-hyun, chef de la division semi-conducteurs de la société. Il a lui-même reconnu des erreurs stratégiques dans le domaine des mémoires à bande passante élevée, associées aux processeurs NVIDIA.
Galaxy AI est incontestablement la nouveauté la plus marquante des nouveaux Galaxy S24 et devrait placer l’entreprise dans une configuration financière favorable © Marc Mitrani pour Clubic
Un taux de syndicalisation en hausse
Les manifestants, eux, ne sont pas convaincus par les explications de leurs dirigeants. Ils estiment que l’argument de la crise, prétexté depuis une décennie pour justifier des politiques strictes, n’est plus valable. Face au ras-le-bol des employés, Samsung Electronics a proposé une hausse des salaires de 5,1 %. Les grévistes exigent également une journée de congé supplémentaire, et une plus grande transparence sur l’attribution des bonus basés sur les performances, détaille France 24.
Compte tenu de l’augmentation du taux de syndicalisation au sein de Samsung, la direction pourrait finalement céder. À noter que le boom de l’IA place l’entreprise dans une situation plus favorable : elle est optimiste quant à la reprise de la demande en smartphones avec le déploiement de nouveaux produits alimentés par l’IA comme Galaxy AI sur les nouveaux Galaxy S24 Ultra par exemple. Son bénéfice d’exploitation a même triplé d’une année sur l’autre lors du premier trimestre 2024.