Ce vendredi 1er août 2025, le Sénégal présente son Plan de Redressement Économique et Social (PRES), une initiative qui renvoie à une période difficile de son histoire économique. En 1979, face à une crise aiguë marquée par un endettement élevé, un déficit budgétaire chronique et un chômage record, le pays avait lancé le Plan de Redressement Économique et Financier (PREF).
À cette époque, le Sénégal traversait une période de ralentissement marquée, confrontée à un endettement extérieur élevé, un déficit budgétaire chronique et une balance commerciale largement déficitaire. Le pays était proche de la cessation de paiement, tandis que le chômage et la pauvreté atteignaient des niveaux critiques.
Le Plan de Redressement Économique et Financier (PREF), conçu avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale, se voulait une réponse ferme visant à stabiliser les finances publiques et à relancer l’investissement. Il introduisait des mesures drastiques : réduction des dépenses publiques, réformes fiscales, gel des recrutements dans la fonction publique, et restructuration des entreprises publiques.
Si ce dernier avait permis une légère amélioration de la situation des finances publiques, il n’a pas su relancer la croissance ni réduire significativement la pauvreté, conduisant dans les années 1980 aux douloureux Programmes d’Ajustement Structurel.
Aujourd’hui, le Plan de Redressement Économique et Social (PRES) se veut plus qu’un simple plan budgétaire. Face à une économie toujours fragile, il doit répondre à des enjeux multiples : renforcer la consommation intérieure, améliorer le pouvoir d’achat, stimuler l’investissement public et privé, et surtout intégrer la jeunesse, levier essentiel pour l’avenir.
Le succès dépendra de la capacité du gouvernement à dépasser les approches purement théoriques pour offrir des mesures concrètes et un calendrier précis. La réduction des dépenses publiques, la mobilisation de ressources nouvelles, la restauration de la confiance des investisseurs, ainsi que la mise en œuvre de réformes dans les codes des investissements, du travail et des impôts seront des clés déterminantes.
Ce plan, s’il est bien construit et appliqué, pourrait redonner souffle à la croissance sénégalaise et renforcer la cohésion sociale. À l’inverse, un échec répétait le cycle des crises économiques qui ont marqué notre histoire récente.
Le Plan de Redressement Économique et Social (PRES) représente donc un véritable tournant : celui d’une prise de responsabilité forte face aux défis économiques et sociaux qui conditionnent l’avenir du Sénégal.
Mame Malick Ciss