L’affaire dite de la « dette cachée » au Sénégal continue de susciter des débats. Lundi soir à Washington, l’ancien président Macky Sall, après plusieurs mois d’absence, a pris la parole lors d’un panel organisé par le Think Tank Atlantic Council pour réagir à cette polémique.
Selon Macky Sall, l’idée d’une dette publique cachée est une « impossibilité » juridique. Il rappelle que toute dette publique doit faire l’objet d’une convention financière validée par la Cour suprême avant toute levée de fonds internationaux. Il affirme que cette procédure a toujours été respectée et que la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) joue un rôle clé en convertissant les devises étrangères et en contrôlant les flux, rendant impossible toute dissimulation.
L’ancien chef d’État souligne que les fonds levés ont permis de financer des projets structurants tels que le Train Express Régional et l’accélération de l’accès à l’électricité, contribuant ainsi au développement du pays. Il défend la transparence de ces opérations et la confiance établie avec les partenaires financiers.
En réaction, Abdourahmane Sarr, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a contesté certaines affirmations. Il a indiqué que le Fonds Monétaire International (FMI) doit clarifier lors de son prochain Conseil d’Administration les écarts constatés dans les données macroéconomiques du Sénégal, notamment en ce qui concerne des paiements à l’étranger qui n’auraient pas transité par la banque centrale. Il rappelle que ces décaissements n’impactent pas la compensation de la dette.
Le ministre insiste cependant sur le fait que le remboursement de la dette est connu et suivi par le Trésor sénégalais et affirme que la soutenabilité de la dette du pays sera confirmée par le FMI. Cette controverse fait suite à l’audit des finances publiques mené en septembre 2024, après lequel le Premier ministre Ousmane Sonko avait déclaré la découverte d’une « dette cachée » d’environ 2 000 milliards de francs CFA.
Mame Malick Ciss
