L’agence de notation Moody’s a abaissé, le 10 octobre 2025, la note de la dette à long terme du Sénégal, la faisant passer de « B3 » à « Caa1 », assortie d’une perspective négative. Cette décision marque la deuxième dégradation de l’année, reflétant une dégradation croissante de la confiance des investisseurs dans la gestion financière du pays.
Moody’s justifie ce déclassement par une montée des risques liés à la trajectoire d’endettement et à la disponibilité des liquidités depuis sa dernière évaluation. Le niveau d’endettement du Sénégal, augmentant désormais à 118% du produit intérieur brut (PIB), s’inscrit ainsi comme un facteur critique pesant sur la solvabilité du pays à moyen et long terme.
Par ailleurs, la situation demeure stable dans les relations économiques avec le Fonds Monétaire International (FMI). Après plus d’un an de négociations, le Sénégal attend toujours les conclusions de l’institution de Bretton Woods concernant son cadre financier et de coopération, un élément crucial pour réassurer les marchés et soutenir la croissance économique.
En réponse, le ministère des Finances et du Budget a exprimé, dans une note diffusée ce samedi, son profond regret suite à cette dégradation. Il qualifie la décision de Moody’s de reposer sur des « hypothèses spéculatives, subjectives et biaisées » et conteste fermement la pertinence de cette évaluation, estimant que la nouvelle note ne reflète ni les fondamentaux économiques réels du pays ni les réformes déjà engagées.
Le gouvernement a mis en avant le Plan de Redressement Économique et Social (PRES), actuellement en phase de déploiement, qui comprend notamment la révision du Code général des impôts et l’adoption par l’Assemblée nationale d’un nouveau Code des investissements. Ces initiatives sont destinées à consolider la stabilité budgétaire et à garantir la soutenabilité de la dette à moyen et long terme.
Face à cette situation, le Sénégal maintient son cap : poursuivre des politiques économiques responsables, rigoureuses et transparentes, en conformité avec ses engagements internationaux et ses objectifs de développement. Le gouvernement appelle Moody’s à faire preuve « d’objectivité, de rigueur et de responsabilité », en s’appuyant sur des critères vérifiables et des échéances claires, pour éviter toute interprétation hâtive ou partisane.
Cette dégradation pourrait compliquer l’accès du Sénégal aux marchés financiers internationaux et augmenter le coût de son emprunt, ce qui impose un suivi attentif des prochaines évolutions du cadre macroéconomique et des relations avec les institutions de contrôle et de soutien financiers internationaux.
Mame Malick Ciss














































