Le gouvernement kenyan a annoncé lundi la vente de participations dans 11 entreprises publiques pour renflouer les caisses de l’Etat, au moment où les recettes fiscales restent inférieures à ses objectifs.
Locomotive d’Afrique de l’Est, l’économie kényane est en proie à une inflation galopante et à une monnaie en chute libre qui a fait monter en flèche le coût du remboursement de la dette.
Les 11 entreprises, dont la société nationale pétrolière et gazière et un de ses opérateurs, des entreprises agricoles et une maison d’édition, figurent parmi les 35 que le président William Ruto a, la semaine dernière, annoncé vouloir privatiser.
Cette décision «s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement pour consolider le budget et stimuler le développement économique», a commenté le ministère kényan des Finances, soulignant que quatre de ces entreprises perdaient actuellement de l’argent.
Il a notamment mentionné l’exemple de la Kenya Pipeline Company, opérateur de la société nationale pétrolière et gazière et qui compte plus de 1.300 km d’oléoducs, du port de Mombasa (sud) sur l’océan Indien jusqu’aux régions les plus reculées du pays. Elle était rentable, mais sa vente « va encourager une plus grande participation du secteur privé et améliorer de ce fait l’efficacité et la concurrence », a-t-il estimé.
La dette publique du pays de quelque 53 millions d’habitants s’élevait fin juin à plus de 10.100 milliards de shillings (64,4 milliards d’euros), selon le ministère, soit environ deux tiers du Produit intérieur brut.
Le coût du service de la dette, principalement envers la Chine, a grimpé en flèche alors que la monnaie kényane s’est effondrée jusqu’à atteindre des niveaux record, le shilling s’échangeant désormais autour de 152 pour un dollar.
Le secteur agricole, qui avec 21% du PIB en 2022 est le premier contributeur à l’économie kényane, a subi de plein fouet la récente sécheresse, puis des pluies diluviennes.
Pour tenter de réduire sa dette, le gouvernement a préparé un budget – très impopulaire au sein de la population et qui a engendré des manifestations parfois violentes – comprenant de nombreuses nouvelles taxes censées rapporter 289 milliards de shillings (2 milliards d’euros), pour abonder le budget de 3.600 milliards de shillings (24 milliards d’euros) prévu pour 2023-24.
Depuis que le Kenya a adopté une loi de privatisation en 2005, seules six entreprises publiques ont été partiellement vendues, dont le plus grand opérateur de télécommunications Safaricom et le producteur d’électricité KenGen.
Par Le360 Afrique (avec AFP)