Le groupe Dangote cherche à importer un total de 24 millions de barils de pétrole brut des États-Unis pour approvisionner sa méga-raffinerie située dans l’État de Lekki au Nigéria. Selon Bloomberg, la compagnie a lancé un appel d’offres pour l’achat de 2 millions de barils de brut de type WTI Midland (un brut léger extrait en Amérique du Nord) par mois pendant 12 mois à partir de juillet 2022. Les fournisseurs ont jusqu’au 21 mai pour soumissionner.
Une Stratégie Économique et Fiable
C’est la deuxième fois cette année que Dangote fait appel au brut américain pour alimenter son usine. En février, Trafigura avait remporté le marché pour livrer 2 millions de barils. Le choix du WTI Midland est d’abord économique car ce pétrole est relativement moins coûteux que celui produit au Nigéria. Le 16 mai, le baril de WTI se vendait à 79,17 dollars US sur le marché international, contre 83,15 dollars pour le Bonny Light nigérian. De plus, les experts soulignent la disponibilité et la fiabilité du WTI Midland comparé à une production nigériane souvent irrégulière en raison de vols de pétrole, de désinvestissements des majors pétrolières et de l’insécurité dans le delta du Niger.
Contexte du Secteur Pétrolier Nigérian
Depuis quelques années, le secteur pétrolier nigérian est confronté à divers défis, notamment le vol de pétrole sur les pipelines et l’insécurité. En 2022, le vol généralisé a fait perdre au Nigéria son statut de premier producteur africain, statut qu’il a retrouvé début 2023 grâce aux efforts du gouvernement fédéral, mais qui n’a pas permis d’atteindre le quota de production de 1,75 million de barils/jour fixé par l’OPEP. En avril, le pays produisait environ 1,45 million de barils par jour, bien en dessous de sa capacité estimée à 2,6 millions de barils par jour. Par ailleurs, une réglementation récente oblige les producteurs locaux à livrer 483 000 barils par jour aux raffineries locales entre janvier et juin 2024, dont Dangote devrait recevoir une part majoritaire de 325 000 barils/jour, représentant seulement la moitié du potentiel de la raffinerie estimé à 650 000 barils/jour.
La Rédaction