Contrairement aux sujets traditionnels liés aux objectifs et à la mise en œuvre d’une politique monétaire et de stabilité financière, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé ce mercredi une conférence internationale sur un thème particulier : « Intelligence artificielle : opportunités et défis pour les banques centrales ». À travers cette tribune d’échange et de discussion, les acteurs du secteur vont explorer une utilisation responsable de l’IA dans les domaines bancaires et financiers.
L’intelligence artificielle est devenue un levier incontournable dans tous les secteurs d’activité. Consciente de cette évolution, la BCEAO a organisé cette rencontre afin de permettre aux banques centrales de partager leurs expériences pour un meilleur déploiement de l’IA dans leurs activités, autour du thème « Intelligence artificielle : opportunités et défis pour les banques centrales ».
Dans ce cadre, le gouverneur de la BCEAO a expliqué : « L’avènement de l’IA constitue une révolution qui transforme déjà en profondeur de nombreux domaines d’activité et affecte des pans entiers de la société. Ce pouvoir transformateur croissant de l’IA mérite une attention particulière de la part des autorités en charge des politiques économiques. Le secteur financier se doit de s’inscrire dans ce large mouvement d’introduction de l’IA dans ses activités. »
Cette rencontre revêt un caractère exceptionnel avec un objectif précis. Selon Jean-Claude Kassi Brou, « l’objectif est de constituer un creuset d’échanges sur l’utilisation responsable de l’IA et les innovations y relatives dans les secteurs bancaire et financier, particulièrement dans le cadre des missions des banques centrales et des organes de régulation ».
Poursuivant ses propos, il a ajouté : « L’utilisation de l’IA par les banques centrales reste certes encore embryonnaire. Nous sommes au début d’un long processus, déjà très avancé dans d’autres secteurs. Cependant, plusieurs banques centrales s’y engagent déjà de manière résolue afin d’être des acteurs responsables de cette révolution qui se déroule à grande vitesse. »
Selon lui, l’IA ouvre des perspectives exceptionnelles pour nos institutions. Toutefois, comme toute innovation, elle comporte également des défis et des risques qu’il nous faut appréhender et contenir pour assurer son efficacité.
Présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a déclaré : « Les banques centrales africaines, à l’instar de leurs consœurs des autres régions du monde, ont pris la pleine mesure du rôle important que peut jouer l’intelligence artificielle dans l’accomplissement de leurs missions fondamentales, notamment celles de la politique monétaire, de la stabilité financière et du financement des économies. »
Ainsi, le ministre estime que cette technologie offre aux organisations publiques et privées des outils innovants permettant d’accélérer la production et d’améliorer la qualité des services.
Par ailleurs, il a invité les participants à « examiner les défis en matière d’éthique, de réglementation et de protection des données à caractère personnel que pose l’utilisation de l’IA. En effet, une gouvernance solide devrait permettre de tirer le maximum de bénéfices de cet outil, en assurant l’intégrité dans le traitement des informations et leur utilisation. »
Mame Malick Ciss