Le Gouvernement sénégalais a publié récemment la Loi de finances rectificative (LFR) 2025, dans laquelle la croissance économique pour l’année est révisée à 8,0%, contre 8,8% initialement prévue. Cette révision, bien qu’à la baisse, confirme néanmoins une dynamique économique robuste, positionnant toujours le Sénégal comme la locomotive économique de l’Afrique subsaharienne.
La croissance économique, initialement prévue à 8,8%, est désormais estimée à 8,0%, tandis que la croissance hors hydrocarbures est projetée à 3,8%. Le PIB nominal est quant à lui révisé à la baisse, passant de 22 597,7 milliards à 21 690,5 milliards de FCFA, soit une diminution de 907,2 milliards (-4,0%). Ce réajustement traduit une prudence mesurée, tout en maintenant des perspectives de croissance solides, notamment grâce au secteur des hydrocarbures.
Le déficit budgétaire s’alourdit à 7,82% du PIB, contre 7,08% dans la Loi de finances initiale (LFI), reflétant les tensions persistantes sur les ressources publiques. Le besoin de financement global est estimé à 5 715,54 milliards de FCFA, en hausse notamment en raison de l’augmentation du service de la dette, qui atteint 4 400 milliards FCFA, soit 145 milliards de plus que prévu.
Les recettes publiques connaissent une baisse de 130 milliards FCFA, passant de 5 014,3 à 4 884,3 milliards, tandis que le taux de pression fiscale recule légèrement, de 19,3% à 18,9% du PIB. Les dépenses publiques sont également ajustées à la baisse, à 6 580,2 milliards contre 6 614,8 milliards initialement prévus.
Malgré ces contraintes, le Gouvernement maintient ses engagements sociaux. Une enveloppe de 500,9 milliards FCFA est consacrée au paiement des arriérés de l’État, un levier important pour relancer l’économie. Le pacte de stabilité sociale est préservé, avec la généralisation de l’indemnité de logement pour tous les agents publics et un recrutement spécial dans la fonction publique, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
La gestion de la dette fait également l’objet d’une attention particulière, avec une augmentation des charges financières à 4,9% du PIB, traduisant une volonté de transparence et de responsabilité dans la conduite des finances publiques.
La Loi de finances rectificative 2025 illustre la capacité du Gouvernement à ajuster sa politique économique face aux défis, tout en préservant les priorités sociales et en préparant un retour progressif à la stabilité budgétaire. Ce réajustement souligne l’importance d’une gestion rigoureuse et d’une mobilisation efficace des ressources pour soutenir la croissance et le développement durable.
Mame Malick Ciss