Quickpay SA, une fintech auparavant contrainte de collaborer avec des institutions bancaires pour fournir ses services financiers, a franchi le cap en obtenant une licence d’établissement de monnaie électronique (EME) délivrée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Annoncée le 24 mars, cette licence permettra à Quickpay d’opérer de manière autonome sur le marché des services financiers mobiles dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), avec l’ambition de s’étendre au-delà du Sénégal.
En fournissant des services adaptés, l’entreprise vise à répondre aux besoins des populations non bancarisées, contribuant ainsi au développement économique, notamment au Sénégal.
Quickpay entre dans un segment restreint pouvant émettre et gérer de la monnaie électronique indépendamment. Elle se positionne face à des concurrents établis tels que Wave et Orange Finance Mobile, qui dominent actuellement le marché sénégalais. Grâce à son partenariat avec la BCEAO, Quickpay veut se lancer dans l’augmentation de la concurrence et de l’innovation dans ce secteur en plein essor. Alors que Wave se distingue par sa politique tarifaire avantageuse et Orange par son vaste réseau, Quickpay se devra de proposer des solutions novatrices et adaptées aux spécificités locales pour se démarquer.
Selon un rapport de la BCEAO, le nombre de comptes de monnaie électronique dans l’UEMOA a fortement augmenté, passant de 94 millions en 2020 à 131 millions en 2021, une croissance de 39 %. Au Sénégal, la demande pour les services financiers numériques s’est également intensifiée, avec une hausse de 63 % des souscriptions durant la même période. Malgré ces avancées, une part importante de la population reste sans accès aux services bancaires, et les disparités de genre persistent. Selon les données de la GSMA, environ 30 % des femmes sénégalaises n’ont pas de compte de mobile money, alors que ce service est largement adopté par les hommes.
Cette fracture numérique constitue un défi important pour Quickpay et d’autres acteurs du domaine, qui doivent œuvrer pour une inclusion financière équitable et accessible à tous.
Ndeye Dieynaba Traore