Le Gabon, confronté à une crise financière persistante, a annoncé avoir réglé, le 19 mars 2025, l’intégralité de ses arriérés envers la Banque mondiale, soit 17,9 milliards FCFA (environ 27,3 millions d’euros). Ce paiement vise à restaurer la confiance des bailleurs de fonds et à rétablir l’accès aux financements suspendus par l’institution, selon le ministère des Comptes publics et de la Dette.
Cependant, ce règlement ne suffit pas à dissiper les inquiétudes liées à la santé économique du pays. En janvier 2025, l’agence Fitch Ratings a abaissé la note souveraine du Gabon de CCC+ à CCC, signalant une détérioration accrue de sa capacité à honorer ses engagements financiers. Cette décision s’inscrit dans une série de déclassements successifs depuis juillet 2024, où le pays avait déjà vu sa note passer de B- à CCC+.
La situation budgétaire du Gabon reste préoccupante. Entre janvier et novembre 2024, les arriérés envers les créanciers bilatéraux et multilatéraux ont augmenté de 0,9 % du PIB, selon Fitch Ratings. À cela s’ajoutent des impayés envers les fournisseurs locaux, ce qui alourdit les tensions sur la trésorerie publique.
Depuis le changement politique d’août 2023, les autorités gabonaises ont adopté une politique budgétaire expansionniste pour répondre aux revendications sociales. Cela s’est traduit par une augmentation significative des recrutements dans la fonction publique. Fitch Ratings estime que cette dynamique pourrait faire croître la masse salariale de 7 % par an en 2024 et 2025, tandis que les investissements publics continuent de progresser.
Face à ces défis économiques croissants, le Gabon pourrait solliciter une aide financière auprès du Fonds Monétaire International (FMI). Selon plusieurs analystes, cette démarche pourrait intervenir après l’élection présidentielle prévue en avril 2025.
Mame Malick Ciss