Voici une réécriture de l’article:
source : JA Eco
Bien que la législation fiscale au Sénégal n’ait pas changé, son application rigoureuse commence à peser lourdement sur certaines entreprises, menaçant ainsi des emplois.
Depuis l’accession au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, président de la République, et de son Premier ministre, Ousmane Sonko, tous deux anciens inspecteurs des impôts, la question fiscale est devenue centrale dans les débats publics sénégalais. Les entreprises, tous secteurs confondus, sont de plus en plus soumises à des contrôles rigoureux et à des sanctions financières élevées.
Un exemple marquant est celui de Premier Bet, leader national des paris sportifs. Considérée jusqu’à récemment comme une entreprise florissante, elle a été frappée par un redressement fiscal de 12 milliards de francs CFA (environ 18 millions d’euros), provoquant une crise majeure. En juillet dernier, son directeur général, Joris Dutel, a annoncé via un message WhatsApp qu’il se voyait contraint de cesser ses activités, faute de pouvoir régler cette somme. Quelques jours plus tard, début août, il a été arrêté à l’aéroport international Blaise-Diagne alors qu’il tentait de quitter le pays avec sa famille, suite à une plainte déposée par la Direction générale des impôts et des domaines (DGID).
Le secteur extractif, déjà sous le regard attentif des nouvelles autorités, est également fortement impacté par cette intensification des contrôles fiscaux. Récemment, Woodside, l’opérateur du projet pétrolier de Sangomar, a été sommé de payer une amende de 41 milliards de francs CFA (environ 62 millions d’euros). L’entreprise australienne a décidé de contester cette décision en justice.
Promouvoir la transparence fiscale
Dans ce climat tendu, les grandes entreprises restent discrètes, mais certaines, comme Endeavour Mining, qui exploite la mine d’or de Sabodala-Massawa, ont exprimé leur position. Aziz Sy, vice-président en charge des affaires publiques de l’entreprise pour le Sénégal, le Mali et la Guinée, a salué les efforts du gouvernement pour « renforcer la transparence fiscale dans le pays ». Il a souligné que, dans le secteur extractif, l’accent est mis sur la publication des rapports d’audit et des contrats miniers, une exigence qu’Endeavour Mining respecte en tant que membre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). En ce qui concerne les attentes vis-à-vis du gouvernement, Aziz Sy a insisté sur la nécessité de créer un environnement stable et prévisible pour les investisseurs à long terme.
Woodside Energy, le géant australien opérant dans le champ pétrolier et gazier de Sangomar, conteste également les évaluations fiscales des nouvelles autorités sénégalaises.
Il convient de noter que le nouveau régime n’a pas introduit de nouvelles lois fiscales, mais applique la législation existante avec une rigueur accrue. Ameth Guissé, président de l’Association sénégalaise des pétroliers (ASP) et figure clé du secteur pétrolier aval, rappelle que Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko sont réputés pour leur intransigeance et leur intégrité, héritées de leur passage au sein de l’administration fiscale.