Sidi Ould Tah, économiste mauritanien, a été élu président de la Banque Africaine de Développement (BAD) avec une large majorité de 76,18 % des voix. Cette élection, qui s’est tenue le 29 mai 2025 à Abidjan lors de l’Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs, marque la fin du mandat du Nigérian Akinwumi Adesina, en poste jusqu’en septembre 2025.
Cette élection très suivie a opposé cinq candidats de renom, dont le Zambien Samuel Munzele Maimbo, le Sénégalais Amadou Hott, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli et la Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala. Après trois tours de scrutin, Sidi Ould Tah a remporté une large victoire avec 76,18 % des voix, contre 20,26 % pour Maimbo et 3,55 % pour Hott.
Pour être élu, un candidat doit obtenir une double majorité : au moins 50,01 % des voix exprimées par l’ensemble des 81 membres de l’institution, ainsi que 50,01 % des voix des membres régionaux africains. Sidi Ould Tah a réalisé un score impressionnant de 72,37 % des voix africaines, ce qui témoigne d’un large soutien régional.
Le Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie, était très attendu. Cependant, il n’a pas réussi à rassembler suffisamment de voix, ce qui a suscité des interrogations au Sénégal. Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Malgré une rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire, pays hôte de la BAD et détenteur de 3,8 % des droits de vote, a finalement soutenu la candidature mauritanienne.
Par ailleurs, même si le gouvernement sénégalais, le secteur privé local et certains pays africains comme le Gabon ou le Cameroun ont appuyé Amadou Hott, cela n’a pas suffi à garantir son élection. Son soutien régional est apparu plus limité face à celui des autres candidats.
Il convient également de souligner que les tensions politiques récentes au Sénégal ont probablement affecté la diplomatie sénégalaise et la mobilisation des soutiens nécessaires. Cette instabilité a été perçue par plusieurs spécialistes comme un facteur clé dans la défaite d’Amadou Hott, considérée comme un revers diplomatique significatif. Cette situation soulève la question d’une possible révision de la stratégie diplomatique sénégalaise.
Mame Malick Ciss