Après près d’un an d’expérimentation de la culture du blé à Bow et Soringho sur une superficie initiale de 3 hectares, la région de Matam voit cette surface passer à 25,85 hectares. Cet élargissement permet désormais de toucher sept communes de la région.
Selon Moussa Mbodj, délégué régional adjoint de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), les tests réalisés en 2024 à Bow et Soringho ont suscité un fort engouement chez les producteurs. « Nous avons testé l’année dernière la culture du blé dans deux sites. Cela a généré une grande demande et une augmentation significative des superficies », a-t-il déclaré.
Désormais, les emblavures couvrent 25,85 hectares répartis dans les communes de Dembancané, Ndendory, Hamady Hounaré, Orkadiéré, Bokidiawé, Nabadji Civol et Dabia, ainsi qu’à Ouro Sidy où les premiers tests ont été réalisés. M. Mbodj estime que le blé est en train d’être adopté dans la région : « Beaucoup de producteurs se sont engagés dans plusieurs localités des départements de Kanel et Matam avec des petites superficies pour démontrer le potentiel de cette culture. Une fois bien adaptée, nous envisageons de créer une filière blé au sein de la SAED. »
Il souligne que cette phase expérimentale était nécessaire avant de généraliser la culture du blé dans la vallée du fleuve Sénégal. Le processus ayant conduit à cet élargissement repose sur une communication efficace après des visites de terrain sur les champs expérimentaux. « Depuis lors, même au-delà de la région, l’intérêt pour cette culture ne cesse de croître », a-t-il ajouté.
Face aux fortes demandes reçues, la SAED espère tripler ou quadrupler les superficies cultivées à l’échelle régionale. Cependant, M. Mbodj déplore le non-respect du calendrier cultural qui a retardé la distribution des semences, impactant les rendements attendus. Malgré cela, il espère des résultats avoisinant trois tonnes par périmètre.
Pour maximiser les performances futures, il recommande que les semences soient disponibles dès octobre afin que le blé puisse être cultivé entre le 15 novembre et le 15 décembre, période idéale selon les conditions climatiques locales. La variété Misri reste privilégiée pour son adaptation au climat régional.
Enfin, cette initiative est accompagnée par des formations dispensées par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), visant à renforcer les capacités des producteurs locaux et à intégrer durablement le blé dans les systèmes agricoles sénégalais.
Source APS