Dans un contexte de crise financière préoccupante, Air Sénégal, la compagnie aérienne nationale, a révélé des pertes mensuelles de 3,6 milliards de francs CFA, soit environ 40 milliards de francs CFA par an, selon son directeur général, Tidiane Ndiaye.
Ce dernier a exprimé son intention de diversifier les activités de la compagnie pour améliorer sa situation financière. Parmi les mesures envisagées figurent l’extension des liaisons vers des villes comme Kédougou, Ourossogui, Saint-Louis et Tambacounda, ainsi que la négociation d’un moratoire sur la dette de la compagnie.
Tidiane Ndiaye a également annoncé l’acquisition de quatre avions LET L-410 de 19 places destinées aux vols domestiques, permettant ainsi d’augmenter le transport de passagers vers plusieurs destinations. En outre, il a souligné que la compagnie doit diversifier ses activités au-delà du simple transport aérien pour assurer sa rentabilité. Cela s’inscrit dans un projet plus large visant à établir un hub aérien en Afrique de l’Ouest.
Dans le cadre de cette restructuration, des discussions sont en cours avec des partenaires pour le remboursement des dettes qui s’élèvent à près de 100 milliards de francs CFA. Air Sénégal a également établi des partenariats avec plusieurs compagnies aériennes d’Afrique de l’Ouest, permettant aux passagers de voyager sur différentes lignes avec un même billet.
Nommé en août dernier, Tidiane Ndiaye a constaté que seulement 35 % des vols étaient réguliers et sans retard. Actuellement, cinq des huit avions de la flotte sont opérationnels, tandis que les autres sont en maintenance. Le directeur général a indiqué que la stratégie actuelle consiste à concentrer les opérations sur l’Afrique de l’Ouest et à réduire les dessertes vers certaines villes européennes, Paris étant la seule destination européenne maintenue pour le moment.
En somme, face à une situation financière délicate et une gestion chaotique révélée par un audit interne, Air Sénégal s’engage dans une restructuration ambitieuse pour redresser son activité et retrouver l’équilibre financier d’ici fin 2025.
Mame Malick Ciss