La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a franchi une étape majeure dans la facilitation du commerce interrégional en lançant, le 25 novembre 2024 à Lagos, un certificat d’origine électronique. Ce dispositif vise à simplifier les procédures douanières, à renforcer la transparence et à stimuler les échanges commerciaux au sein de la région.
Déployé dans un premier temps dans quatre pays pilotes – le Nigeria, le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire – ce certificat sera progressivement étendu aux autres États membres. Il permet aux exportateurs d’envoyer une version numérique du document aux douanes du pays de destination via celles du pays d’origine, réduisant ainsi les retards et les risques de fraude.
Une innovation stratégique pour le commerce régional
Lors de la cérémonie de lancement, Massandje Touré-Litse, Commissaire aux Affaires économiques et à l’Agriculture de la CEDEAO, a souligné l’impact de cette initiative sur la fluidité des échanges. « L’automatisation du certificat d’origine éliminera les obstacles bureaucratiques et renforcera la connectivité entre les administrations douanières », a-t-elle déclaré.
Salifou Tiemtoré, directeur de l’Union douanière et de la fiscalité de la CEDEAO, a précisé que cette avancée fait de la CEDEAO la première région d’Afrique à adopter une telle mesure. Il a ajouté que cet outil pourrait servir de modèle aux autres régions du continent.
Défis et opportunités pour les pays en développement
Cependant, Touré-Litse a également mis en lumière les défis auxquels les pays en développement sont confrontés dans le cadre des accords de libre-échange. Ces pays, souvent dotés d’une faible capacité industrielle et fortement dépendante des recettes douanières, risquent de perdre des revenus en raison du non-respect des règles d’origine.
Pour maximiser les avantages de la libéralisation des échanges, elle a insisté sur l’importance de garantir que les produits bénéficiant de préférences tarifaires respectent les critères d’origine établis.
Un soutien technique et une vision à long terme
Bernard Tayoh, chef du programme GIZ CEDEAO-ZLECAf, a rappelé que le projet a été soutenu dès ses débuts par la GIZ, avec des contributions allant de la conceptualisation à la mise en œuvre. Il a souligné que le certificat électronique rendra les procédures douanières plus efficaces, durables et respectueuses de l’environnement.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à promouvoir l’intégration économique régionale, notamment à travers la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). La GIZ continuera d’accompagner la CEDEAO et ses membres dans cette dynamique.
En définitive, cette innovation devrait renforcer le commerce intracommunautaire et contribuer à la compétitivité économique des États membres, tout en offrant des bénéfices tangibles aux entreprises et aux citoyens.