Les premières émissions de 2025 sur le marché régional des titres publics dans la zone CEMAC ont révélé des résultats décevants, avec seulement 32,5 milliards FCFA levés sur un objectif de 110 milliards FCFA, soit un taux d’atteinte de 29,5%.
Congo : Le pays a particulièrement souffert, avec trois opérations d’un montant total de 45 milliards FCFA déclarées infructueuses, ce qui illustre une perte de confiance des investisseurs.
Tchad : Ce dernier a réussi à lever seulement 9,9 milliards FCFA sur une émission de 30 milliards FCFA, avec un taux d’intérêt fixé à 6,50%.
Cameroun : Pour mobiliser 8,51 milliards FCFA sur des BTA de 13 semaines, le Cameroun a dû accepter un taux d’intérêt élevé de 6,1%, bien que l’objectif initial fût de 10 milliards FCFA.
Gabon : Le Gabon a connu un certain succès en levant 10 milliards FCFA lors d’un abondement, mais n’a obtenu que 4 milliards FCFA lors d’une nouvelle adjudication visant 15 milliards FCFA, ce qui représente un faible taux de souscription de 27%.
Qu’est-ce que le CEMAC?
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est une organisation internationale fondée en 1994 pour favoriser l’intégration économique et la coopération entre ses six États membres : Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad. Son objectif principal est de promouvoir la paix, le développement harmonieux et la libre circulation des personnes et des marchandises au sein de la région. Pour ce faire, la CEMAC s’efforce d’harmoniser les politiques économiques et commerciales de ses membres.
Les facteurs contribuant aux faibles résultats
D’abord, il y a les contraintes réglementaires : La commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) a imposé des restrictions aux banques pour réduire leurs prêts aux États, limitant ainsi la liquidité disponible pour les investissements.
Ensuite, les taux directeurs sont élevés : La Banque centrale maintient des taux directeurs élevés, ce qui augmente le coût du crédit et dissuade les investisseurs.
Enfin, la solvabilité des émetteurs : Les préoccupations concernant la solvabilité des États, exacerbées par des incidents de paiement répétés du Trésor congolais en 2024, ont également affecté la confiance des investisseurs.
Les faibles résultats de cette première émission pourraient présager une année difficile pour le financement des budgets dans la région CEMAC. Les pays envisagent cependant de retourner sur le marché avec l’objectif de lever plus de 100 milliards FCFA d’ici au 10 janvier. Cette volonté indique une tentative de stabiliser leurs finances dans un contexte marqué par une croissance économique modérée et des pressions budgétaires croissantes.
En somme, les débuts timides du marché régional des titres publics en 2025 soulignent la nécessité pour les États de la CEMAC d’adapter leurs stratégies économiques et financières afin d’attirer à nouveau les investisseurs et garantir un financement adéquat pour leurs projets.
Mame Malick Ciss