Après les succès de Saly Portudal et Pointe Sarène, le Sénégal place désormais ses espoirs sur Mbodiène, un village côtier encore préservé, pour devenir le nouveau joyau de son tourisme. Niché dans un écrin naturel, ce site incarne une vision ambitieuse : développer un tourisme à la fois attractif, innovant, durable et respectueux des équilibres sociaux et économiques locaux.
C’est dans ce cadre que la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO) a officiellement lancé, le 8 juillet 2025, un projet d’aménagement d’envergure sur une superficie de 504 hectares. Ce chantier, estimé à 665 milliards de francs CFA, repose sur un partenariat public-privé, avec 600 milliards provenant du secteur privé et 65 milliards de l’État.
Lors de la cérémonie de lancement, Serigne Mamadou Mboup, directeur général de la SAPCO, a réaffirmé la détermination du gouvernement à faire du tourisme un pilier durable et moteur de croissance pour le pays. « Notre ambition est claire : faire de Mbodiène une destination touristique compétitive, inclusive et respectueuse de l’environnement », a-t-il déclaré. Il a souligné que plusieurs étapes cruciales ont déjà été franchies, telles que la finalisation du plan d’aménagement, la numérisation du terrain, la réalisation des études géotechniques, ainsi que la construction d’un château d’eau de 2 000 m³ pour garantir un approvisionnement en eau fiable.
Fidèle à une démarche écologique, le projet intègre dès sa conception des infrastructures vertes : recours aux énergies renouvelables, systèmes modernes d’assainissement, gestion rigoureuse des déchets. « Tout est pensé pour offrir un cadre de vie durable, résilient et respectueux de l’environnement », a insisté le directeur général.
Au-delà de son volet touristique, ce projet est un véritable levier de transformation sociale et économique pour la région. La première phase devrait générer près de 15 000 emplois directs et environ 30 000 emplois indirects, en favorisant notamment le développement de filières liées à l’artisanat local, la gastronomie traditionnelle, les activités nautiques et culturelles, ainsi que le transport de proximité.
Le programme prévoit la construction de 3 000 chambres hôtelières, 2 000 unités résidentielles haut de gamme, une marina, un aqua parc, des académies sportives, un théâtre de verdure, ainsi que des infrastructures de santé, de sécurité, d’artisanat et de commerce. Un centre de formation en hôtellerie et restauration viendra également renforcer les compétences locales, ancrant durablement le savoir-faire au cœur du territoire.
Ce projet ambitieux et structurant illustre la volonté du Sénégal d’inscrire son développement touristique dans une logique durable, inclusive et innovante, tout en valorisant son riche patrimoine naturel et culturel. Mbodiène apparaît ainsi comme un symbole d’avenir, où modernité rime avec respect des hommes et de leur environnement.
Mame Malick Ciss