Une phase d’expérimentation cruciale en amont des négociations sur les futurs standards de la 6G. Un accord est espéré en 2027, lors de la prochaine conférence de l’International Telecommunication Union, l’agence des Nations Unies chargée d’établir des normes pour harmoniser les télécommunications.
Dans l’ombre de l’intelligence artificielle, un autre sujet agite le Mobile World Congress : la 6G, la future génération de l’Internet mobile dont le déploiement commercial est espéré en 2030. Cependant, son futur ne se joue pas seulement dans les allées du salon barcelonais ; il se joue aussi à 4 000 kilomètres de là, à Oulu, en Finlande. C’est ici, dans le froid finlandais, qu’Helsinki finance un important laboratoire de recherche appelé 6G Flagship, créé en 2018, soit un an avant le déploiement commercial de la 5G. Doté d’un budget de 250 millions d’euros, le laboratoire regroupe 500 chercheurs travaillant sur 400 projets, bien que la 5G peine toujours à démontrer son utilité, surtout en Europe.
Pour l’instant, les recherches sur la 6G restent dans le champ académique et n’ont pas encore dépassé le stade des livres blancs exposant la vision et les objectifs. Le 6G Flagship en a publié 13 en cinq ans, tout comme les trois grands équipementiers télécoms Huawei, Nokia et Ericsson. Le laboratoire finlandais espère construire un premier réseau test en 2025 pour étudier comment les équipements actuels fonctionnent avec les très hautes fréquences, une phase cruciale en amont des négociations sur les futurs standards de la 6G, avec un accord espéré en 2027 lors de la prochaine conférence de l’International Telecommunication Union.
La question principale de ces négociations portera sur le spectre des fréquences, avec deux options possibles. La première consiste à utiliser une bande allant de 7 à 24 GHz, proche de celle de la 5G, permettant de réutiliser en partie les infrastructures déjà installées. La seconde option consiste à utiliser des fréquences très élevées, au-delà des 100 GHz, nécessitant des investissements plus importants mais ouvrant la voie à des usages impossibles avec la 5G. Sur le papier, la 6G offre une vitesse de connexion allant jusqu’à 1 000 gigaoctets par seconde, 50 fois plus rapide que la 5G, et une latence réduite à 0,1 milliseconde. Cependant, les exemples concrets d’utilisations révolutionnaires demeurent limités, laissant planer des doutes quant à l’engouement autour de cette nouvelle génération.
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