Après diverses spéculations concernant la dette du Sénégal, il apparaît que l’avis de la population sur la gestion des fonds publics reste peu documentée. Une étude intitulée « Étude sur la perception de la situation de la dette par les Sénégalais » révèle que 6 Sénégalais sur 10 ont une connaissance limitée de cette question, tandis que seulement 11 % en possèdent une compréhension approfondie.
En 2024, le Sénégal figure parmi les pays les plus endettés d’Afrique, avec une dette atteignant, 133 % du PIB et un service de la dette absorbant 37 % des capacités d’exportation, ce qui réduit considérablement les marges de manœuvre budgétaire. Selon le rapport, 87,3 % des répondants se disent préoccupés par la gestion de la dette. Cependant, ce niveau de préoccupation varie selon le degré de connaissance : ceux ayant une bonne compréhension de la dette sont moins inquiets, avec 16 % d’entre eux se déclarant peu préoccupés.
Concernant le régime précédent, 70,15 % des répondants jugent sa gestion de la mauvaise dette, tandis que 15,53 % se montrent neutres et 12,33 % l’estiment bonne. Parmi ceux ayant une meilleure connaissance du sujet, cette perception négative diminue légèrement, atteignant moins de 66 %.
Propositions pour réduire la dette
Pour réduire la dette publique, les principales solutions envisagées sont :
- Diminution des dépenses publiques (30 % des répondants) ;
- Attraction d’investissements étrangers (29,47 %) ;
- Amélioration de la gestion de la dette (20,77 %).
Aucune hausse des impôts ou taxes n’a été proposée par les répondants.
Recommandations clés
Le Sénégal bénéficierait d’un effort accru pour sensibiliser sa population à la gestion des finances publiques, car plus d’un Sénégalais sur deux disposes d’une connaissance moyenne ou faible sur le sujet. Cette méconnaissance limite l’implication citoyenne dans les politiques publiques. Pour améliorer la gestion de la dette, les priorités incluent :
- La réduction des dépenses publiques ;
- Une meilleure collecte des recettes fiscales ;
- Une stratégie active pour attirer les investissements directs étrangers.
Ces mesures pourraient contribuer à renforcer la résilience économique du pays tout en répondant aux attentes des populations.
Mame Malick Ciss