Longtemps considéré comme un allié historique et privilégié du Sénégal, la partenaire stratégique qu’était la France est aujourd’hui dépassée par la Chine, qui s’impose désormais comme le principal acteur économique sur le sol sénégalais. Cette évolution traduit un changement profond dans les relations internationales du pays de la Téranga, qui s’oriente vers un partenariat renforcé avec le continent asiatique.
Selon les dernières données publiées par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), les importations sénégalaises en provenance de Chine ont connu une croissance spectaculaire de 8,3% en 2024, atteignant un montant record de 848,242 milliards de FCFA, soit environ 1,3 milliard d’euros. Cette hausse significative permet à la Chine de devancer la France et de devenir le premier fournisseur du Sénégal. Ce basculement économique reflète non seulement la diversification des échanges commerciaux sénégalais, mais aussi une volonté politique d’élargir les partenariats au-delà des liens traditionnels avec l’Europe.
Sur le plan diplomatique, cette nouvelle orientation est incarnée par la récente visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine. Lors de son allocution prononcée le 1er juillet 2025, il a souligné l’importance de ce partenariat en déclarant : « Rien qu’une province de la Chine peut régler nos problèmes. C’est un partenaire avec qui nous allons travailler davantage. » Cette affirmation illustre la confiance grandissante du Sénégal envers la puissance économique chinoise et son rôle clé dans le développement du pays.
Dans le cadre de son programme ambitieux « Vision Sénégal 2050 », qui vise à transformer le pays à travers la mise en place de huit pôles territoriaux de développement, Ousmane Sonko a annoncé un jumelage économique avec plusieurs provinces chinoises. Ce partenariat vise à favoriser les échanges technologiques, industriels et commerciaux, et à renforcer la coopération bilatérale sur le long terme.
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte mondial où la Chine multiplie ses investissements en Afrique, notamment dans les infrastructures, l’énergie et les nouvelles technologies. Pour le Sénégal, il s’agit d’une opportunité majeure pour accélérer sa croissance économique, diversifier ses sources de financement et renforcer son positionnement régional.
Mame Malick Ciss