Avec le lancement de la production pétrolière du champ de Sangomar, l’imminence de l’exploitation gazière du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et une stratégie affirmée de valorisation nationale des ressources, le pays ambitionne de devenir un acteur clé de l’industrie pétrolière et gazière en Afrique de l’Ouest. Cette ambition s’appuie sur une gouvernance renforcée, des infrastructures structurantes et un engagement accru de l’État.
Découvertes majeures : Sangomar et GTA
- Sangomar, situé au large des côtes sénégalaises , contient environ 630 millions de barils de pétrole. La production a officiellement débuté le 11 juin 2024, avec une estimation de 11,7 millions de barils pour l’année, dont 4,3 millions destinés au marché local.
- Grand Tortue Ahmeyim (GTA), gisement gazier partagé avec la Mauritanie, renferme jusqu’à 560 milliards de m³ de gaz naturel. Une production annuelle de 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) est prévue à partir du quatrième trimestre 2024.
Ces projets, cofinancés par l’État sénégalais à travers PETROSEN, sont réalisés en partenariat avec Woodside, BP et Kosmos Energy.
PETROSEN, fer de lance de la souveraineté énergétique
PETROSEN représente l’État dans les contrats pétroliers et gaziers. L’entreprise, désormais structurée en holding, comprend deux filiales :
- PETROSEN E&P, chargée de l’exploration et de la production ;
- PETROSEN Trading & Services, dédiée aux activités commerciales et industrielles.
Active sur neuf blocs pétroliers, PETROSEN se transforme progressivement en un opérateur intégré, intervenant sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
Une base légale et fiscale solide
La législation sénégalaise encadrant les hydrocarbures définit l’exploitation comme l’ensemble des activités allant de la prospection à la commercialisation. Les recettes générées pour l’État sont variées : impôt sur les sociétés, redevances, dividendes versés par les sociétés nationales, taxes sur les sous-traitants internationaux, ainsi que les revenus issus de la quote-part de l’État dans la production.
Trois sources principales alimentent les finances publiques :
- la part de l’État dans le partage de la production ;
- les taxes et impôts prévus par les contrats ;
- les dividendes de la société nationale PETROSEN.
Par ailleurs , les dernières prévisions du Comité d’évaluation et de prévision des recettes d’hydrocarbures tablent sur 227,22 milliards FCFA de recettes publiques issues du pétrole et du gaz entre 2026 et 2028, malgré un contexte marqué par la baisse des prix sur les marchés mondiaux :
- 2026 : 61,59 milliards FCFA
- 2027 : 91,93 milliards FCFA
- 2028 : 73,70 milliards FCFA
À titre de comparaison, les projections pour la période 2025-2027 étaient initialement estimées à 576 milliards FCFA, avant ajustement.
Source : Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle
FATOUMATA BA