Le Président de la République, dans son discours récent, a clairement souligné l’importance de la campagne de commercialisation de la production agricole pour l’économie sénégalaise, notamment pour les producteurs d’arachide, un secteur clé pour le pays. Cette déclaration intervient alors que la campagne de commercialisation des récoltes agricoles bat son plein, une période cruciale où les prix des produits agricoles peuvent fluctuer, impactant directement les revenus des producteurs.
Une attention particulière à la rémunération des producteurs
Le Chef de l’État a rappelé que les producteurs doivent être rémunérés de manière juste et équitable pour leurs efforts. Il a insisté sur le fait que cette rémunération doit être suffisamment attractive pour encourager les agriculteurs à maintenir ou augmenter leur production. Cela est d’autant plus important dans un contexte sous lequel le Sénégal cherche à renforcer sa souveraineté économique, en favorisant la production locale et en réduisant la dépendance aux importations agricoles.
L’un des points clés de son intervention a été la nécessité de fixer un prix adéquat pour le kilogramme d’arachide au producteur. Cette fixation est cruciale, car elle détermine la rentabilité de l’arachide pour les agriculteurs. Un prix trop bas pourrait décourager les producteurs, tandis qu’un prix trop élevé pourrait rendre l’industrie locale moins compétitive sur le marché international. Il s’agit donc de trouver un équilibre qui protège les producteurs tout en soutenant le développement de l’industrie nationale.
La création d’un consensus avec les opérateurs et industriels du secteur
Pour aller plus loin dans cette démarche, le Président de la République a demandé au Gouvernement, en particulier au Premier Ministre et aux Ministres chargés de l’Agriculture et de l’Industrie, de collaborer avec les opérateurs économiques et industriels du secteur arachidier afin de définir une méthode consensuelle d’intervention sur le marché de l’arachide. Ce processus de concertation vise à garantir une sécurisation des revenus des producteurs, tout en favorisant la modernisation de l’industrie locale de transformation.
En effet, l’industrie locale de transformation de l’arachide est un pilier de l’économie nationale, mais elle doit faire face à plusieurs défis, notamment le manque d’infrastructures modernes et d’équipements adaptés. La transformation locale permet de créer de la valeur ajoutée, de générer des emplois et de réduire les exportations brutes de matières premières non transformées. Pour cela, l’État, en concertation avec les industriels, doit mettre en place des politiques incitatives pour moderniser les usines et améliorer les conditions de travail.
Un Conseil interministériel pour coordonner les efforts
Afin d’assurer une coordination efficace et une prise en charge rapide des enjeux de cette campagne, le Président de la République a demandé au Premier Ministre d’organiser, dans les meilleurs délais, un Conseil interministériel sur la campagne de commercialisation agricole. Ce Conseil réunira les différents ministères concernés, Agriculture, Industrie, Commerce, etc. ainsi que des acteurs clés du secteur privé et des producteurs agricoles. L’objectif est de définir des stratégies précises pour la commercialisation des récoltes, la fixation des prix, et le financement des entreprises de transformation locales.
Ce Conseil sera également l’occasion de mettre en place des mesures pratiques pour garantir une meilleure organisation de la commercialisation et de la distribution des produits agricoles. Le but est d’assurer que les produits atteignent le marché au moment opportun et à un prix raisonnable, tout en soutenant les producteurs dans la gestion de leurs récoltes.
Vers une véritable souveraineté économique
En réaffirmant son soutien aux producteurs et à l’industrie de transformation locale, le Président de la République met en lumière la nécessité de renforcer la souveraineté économique du pays. L’objectif est de développer un secteur agricole et industriel qui non seulement répond aux besoins internes du Sénégal, mais qui peut aussi se positionner sur les marchés internationaux. Ce modèle de développement pourrait à terme réduire la dépendance du Sénégal vis-à-vis des importations alimentaires et renforcer son rôle de leader régional dans l’agriculture et l’industrie de transformation.
En conclusion, l’appel à la concertation entre l’État, les producteurs, les industriels et les opérateurs économiques vise à créer un environnement économique où chaque acteur bénéficie d’une juste part des retombées de la production agricole, tout en soutenant une croissance économique durable et autonome pour le pays.